Bien sûr, le cinéaste américain que les Français ont l'impression d'avoir inventé n'a pas donné de promesse ferme, ce qui est bien naturel pour quelqu'un convaincu comme lui que « si l'on veut faire rire Dieu, il faut lui confier ses projets pour le futur ». Grâce aux efforts conjoints de Bercy et du ministère de la Culture en faveur des réalisateurs étrangers, il y a tout de même de fortes chances pour que Woody Allen tourne un film en France dès l'été 2009, après plusieurs escapades à Londres et à Barcelone. De son vrai nom Allan Steward Konigsberg, le réalisateur d'« Annie Hall » et de « Match Point » continue, à bientôt soixante-treize ans, d'aligner les productions avec un rythme de métronome. L'illustre porte-étendard de l'humour juif new-yorkais fait partie de l'espèce de travailleurs par anxiété. Hypocondriaque, le clarinettiste amateur le plus fameux de Manhattan est un hédoniste contrarié : « On peut vivre centenaire si l'on abandonne toutes les choses qui donnent envie de vivre centenaire. » Athée obsédé par la métaphysique, un de ses bons mots mériterait aujourd'hui d'être revisité : « Si seulement Dieu me donnait une preuve réelle de son existence ! Comme par exemple déposer une grosse somme à mon nom dans une banque suisse. » Car même ça, depuis la crise, on sait que ça ne prouve rien.
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